Formation permis exploitation et hygiène alimentaire

La licence obligatoire pour les débits de boissons en discothèques

Le législateur français a pris des dispositions destinées à limiter les conséquences de l’abus de boissons alcoolisées sur la santé des individus et sur l’ordre public. En vertu de ces prescriptions légales, les responsables des débits de boissons, de discothèques et de restaurants qui proposent à leurs clients de consommer des liquides alcoolisés doivent être titulaires d’une licence spécifique.

La catégorie de la licence que doivent détenir les responsables de ces établissements dépend du niveau d’alcoolisation des boissons servies aux clients.

Les catégories d’autorisations

Afin de simplifier les démarches des restaurateurs, des dirigeants de discothèques et des débitants de boissons, deux catégories de licences sont prévues pour la vente des boissons contenant de l’alcool.

  • La licence de type III (appelée petite licence-restaurant pour les restaurateurs) qui autorise son titulaire à vendre des liquides modérément alcoolisés. Il s’agit des breuvages suivants : les apéritifs à base de vin, les vins doux naturels, les jus de fruits ou de légumes dont le niveau d’alcoolisation est limité à 3°, les liqueurs de fruits dont l’alcoolisation ne dépasse pas 18°, la crème de cassis, la bière, le vin, le cidre, l’hydromel et le poiré.
  • La licence IV (ou licencerestaurant pour les restaurateurs) dont la détention est exigée de tout professionnel qui envisage de servir à ses clients des liquides plus fortement alcoolisés ou distillés. C’est notamment le cas en ce qui concerne les vodkas, le rhum, le whisky et les tafias.

 

Les conditions qu’il faut remplir pour pouvoir obtenir une licence

Une licence de catégorie III ou IV ne peut être délivrée qu’à une personne qui répond à toutes les conditions suivantes : 

  • Ne pas avoir le statut de fonctionnaire.
  • Ne pas faire le métier d’huissier de justice ou de notaire.
  • Ne pas avoir été placé sous tutelle.
  • Ne pas avoir fait l’objet d’une condamnation pénale dépassant un mois de prison pour délit ou pour crime. Si le demandeur a été condamné en raison d’un crime ou d’un délit de proxénétisme, il a définitivement perdu le droit d’obtenir une licence autorisant la gestion d’un établissement vendant des liquides alcoolisés. S’il a été condamné pour un délit d’une autre catégorie, il peut bénéficier d’une levée de l’interdiction d’être débitant de boissons au bout de cinq ans.

 

La formation imposée pour la délivrance d’une licence autorisant l’ouverture d’un débit de boissons

Le professionnel doit suivre un stage qui dure en moyenne une vingtaine d’heures dans un centre agréé par le ministère de l’Intérieur s’il a moins de 10 ans d’expérience dans la commercialisation de liquides alcoolisés ou s’il demande une licence pour la première fois. Le stage qui est réparti sur cinq ou six demi-journées comporte des exposés portant sur les points suivants : 

  • Rappel des conséquences de l’abus de consommation de liquides alcoolisés sur la santé des personnes, sur les finances publiques ainsi que sur les comptes de la sécurité sociale et sur la tranquillité publique.
  • Contenu des lois et des règlements destinés à limiter ces conséquences : interdiction formelle pour toute personne en état d’ivresse de conduire une voiture, interdiction de servir un breuvage alcoolisé à un mineur, même s’il est accompagné par un adulte, sanctions applicables en cas d’ivresse sur la voie publique.
  • Responsabilité des dirigeants de débits de boissons ou de discothèques dans la prévention des dangers et des désordres pouvant résulter de tout abus de liquides alcoolisés.
  • Réglementations préfectorales ou municipales applicables dans le lieu d’activité de l’établissement : possibilité pour une municipalité d’interdire la vente de liquides alcoolisés dans certaines circonstances et notamment la nuit, si l’autorité municipale considère qu’il convient d’éviter d’inciter le public à consommer des liquides alcoolisés à certaines périodes.

 

À la fin du stage, les participants se font délivrer un permis d’exploitation attestant qu’ils ont rempli la condition exigée pour la délivrance de la licence. Ce permis d’exploitation doit être joint à chaque déclaration devant être faite au moins 15 jours avant l’ouverture des établissements.

Si le débitant de boissons peut démontrer qu’il a au moins dix ans d’expérience de la gestion d’un débit de boissons ou s’il doit simplement renouveler son permis d’exploitation, le stage nettement est plus court. En effet, il a simplement pour but de permettre au professionnel de réactualiser sa connaissance de la législation applicable.

Par ailleurs, si les dirigeants des débits de boissons ou de discothèques souhaitent servir à leurs clients des repas à consommer sur place, une formation concernant les précautions d’hygiène exigées pour la préparation des repas est obligatoire. Compte tenu de la relation de confiance qui doit se créer avec leurs clients, ils sont tenus de faire en sorte que la nourriture servie ne présente aucun risque pour la santé. En conséquence, les formations concernant l’hygiène alimentaire doivent être suivies par les dirigeants des cafés ou des discothèques. Si le dirigeant n’a pas lui-même suivi le stage obligatoire, il doit demander à l’un de ses salariés de s’inscrire à ce stage.

Les démarches devant être effectuées pour le transfert de la discothèque ou du débit de boissons

Si le dirigeant envisage de transférer sa discothèque ou son bar dans la même localité, il peut se renseigner auprès de la mairie pour savoir si une formalité doit être effectuée. S’il prévoit de transférer son local dans une autre localité, il est tenu de demander une autorisation de transfert à la préfecture. Le préfet doit demander l’avis du maire de la commune où le local se trouve ainsi que celui du maire de la localité vers laquelle le transfert est envisagé.

Il est considéré que la demande de transfert est acceptée si le préfet n’a pas répondu dans un délai de deux mois. Toute notification de refus doit contenir les motifs justifiant le refus et l’indication des recours possibles.